Dijon de A à Z – Le guide pratique
Article publié le 25 juin 2014
On a reçu une demande un peu particulière via notre formulaire de contact:
« Salut! Je suis Clément j’ai 26 ans et… je vais passer un week-end à Dijon! En fait, nous allons (moi et une charmante jeune fille rencontrée il y a peu!). J’aimerais savoir les trucs incontournables, les bars sympa, les bars branchés… les p’tits restos connu des Dijonnais seuls et les grands restos gastro! Ce sera un week-end plaisir, culturel et… pas romantique, mais disons tendre! Seulement c’est pas facile de trouver les bonnes adresses et bons plans sur Dijon… ce site m’a l’air top et j’implore votre aide! =D Merci de votre retour! Bises! Clément, de Picardie »
Salut à toi et merci pour le compliment. On a un peu tardé à répondre, faut dire que la question était très ouverte. Et vu qu’on s’est dit que ça pouvait intéresser d’autres gens, on se permet de la publier en mode abécédaire. Bon week-end à Dijon!
A comme Arquebuse
L’Arquebuse c’est un pont sous la voie ferrée près de la gare. Glauque jusqu’à ce que la Ville ait la bonne idée d’y installer des lumières de couleur, ça en deviendrait presque joli. Mais c’est aussi et surtout un jardin botanique derrière le muséum d’histoire naturelle, bien ombragé par endroits, idéal pour une promenade en amoureux ou en famille. Son “concurrent”, c’est le parc de la Colombière, après la place Wilson, dans un autre style puisque les allées sont très rectilignes et bordées de marronniers.
B comme Bourgogne
On est très fiers de notre région, ne serait-ce que pour ce qu’elle évoque en termes de gastronomie et de bon vin. D’ailleurs à un étranger qui demande d’où on vient, il vaut mieux pour nous commencer à dire qu’on est bourguignons si on veut éviter le sempiternel “ah, the mustard!” (voir lettre M). Ici un verre que tu feras attention à ne pas demander en bordeaux – certains le prennent très mal – accompagnera facilement ton bœuf bourguignon, tes escargots de Bourgogne ou tes œufs en meurette à l’époisses (fais plaisir à ta douce, prévois des chewing-gums). Pour la terrasse qui prend les derniers rayons du soleil, pour la bonne cuisine et les tarifs pas trop abusés, la Bourgogne est aussi le nom d’un resto qu’on te conseille place de la République.
C comme Chouette
Sculptée sur la façade nord de l’église Notre-Dame, elle exaucerait les vœux de qui la touche de la main gauche. A force d’usure, elle ne ressemble plus à grand-chose mais on l’aime bien quand même, au point d’en faire la mascotte de notre club de foot mais aussi un parcours touristique, le parcours de la chouette, matérialisé par des plaques métalliques sur les trottoirs. On aime aussi la salamandre (ou le dragon, selon les interprétations) sculptée dans le coin inférieur de la fenêtre juste à gauche. Seuls les Dijonnais “de souche” savent que la chouette est un piège à touristes: c’est la salamandre qui porte bonheur en vrai.
D comme Darcy
Henry de son prénom. On doit à cet hydraulicien “du cru”, entre autres, l’enterrement du Suzon (rivière qui traversait la ville) ou encore le passage du chemin de fer à Dijon. Aujourd’hui son nom est associé à une place centrale, celle de la Porte Guillaume, notre Arc de Triomphe à nous, toutes proportions gardées. Avec aussi un cinéma et l’Edito, une brasserie à la déco thématique bien sympa et une carte tellement impressionnante que la cuisine ne peut qu’être du type “Métro”. Mais bon, ils servent tard le soir, c’est toujours bon à savoir. Darcy, c’est aussi le nom d’un square juste en face, où se trouve le premier réservoir d’eau potable de la ville, bien agréable en été avec une fontaine et des pelouses souvent remplies, ainsi qu’une réplique de l’ours qui a rendu célèbre le sculpteur du coin François Pompon.
E comme Escargot
Les fameux escargots de Bourgogne sont en réalité collectés dans les pays de l’Est, là où d’ailleurs ils n’en mangent pas. Comme pour les cuisses de grenouilles, c’est surtout la préparation à base de beurre et de persil qui en fait l’intérêt culinaire. Il n’est pas rare d’en trouver dans les bars: on te conseille le Bam Jam – Bam pour Bar A Musique – pour la déco, le service, le piano, souvent squatté le soir, et la Chouffe à la pression que tu ne trouveras, ailleurs à Dijon, qu’aux Berthom. Les Berthom c’est place Emile-Zola (voir lettre Z) avec un grand choix de bières et les pintes au prix du demi en happy hours qui attirent beaucoup de monde. Mais revenons à nos gastéropodes, on en a aussi mangé de très bons (ils sont parmi les rares à les préparer eux-mêmes) à l’Escargot, justement, rue Jean-Jacques-Rousseau, qui propose une belle carte des vins. Par contre ce n’est pas le resto que tu t’offres tous les jours. Note aussi que les escargots existent en version chocolat Lanvin et que c’est vraiment pas mauvais.
F comme François
Entre Rebsamen, Sauvadet, Patriat, Hollande et le pape, j’aime autant te dire qu’on est bien entourés. Le premier, maire depuis 2001, a laissé sa place à son premier adjoint Alain Millot le temps d’une nomination au ministère du Travail. Sans vouloir l’offenser, on sait qu’il va revenir, question de temps. Le deuxième est président de notre département, la Côte-d’Or. Le troisième préside la Région Bourgogne et le quatrième est venu boire un canon au Café de l’Industrie (mais si, c’est là qu’une dame lui avait dit de ne pas rester “avec Valérie, on l’aime pas”. A croire que ça l’a fait réfléchir). Pour un chef d’Etat c’est assez inattendu, malgré la symbolique du nom, vu que c’est loin d’être un lieu chic ou snob, juste une adresse sans prétentions et connue car pas chère pour manger correctement le midi.
G comme Gastronomie
En parlant de manger… depuis l’an dernier, Dijon est officiellement Cité de la Gastronomie. Avec Tours, Lyon et Rungis. Pour l’instant ça ne veut pas dire grand-chose. Pour faire court, on a quatre étoilés Michelin. William Frachot (Hostellerie du Chapeau-Rouge), vient de décrocher sa deuxième. Le Pré aux Clercs (Jean-Pierre Billoux) et Stéphane Derbord méritent aussi bien la leur. Quant au petit nouveau, Loiseau des Ducs, c’est la troisième antenne régionale du groupe Bernard-Loiseau après Saulieu et Beaune. Savoir-faire oblige, quelques mois après l’ouverture, le resto a fait son entrée dans le guide rouge. Profites-en, les menus sont encore pas trop chers, surtout le midi! Sinon, dernièrement, on a bien mangé au P’tit Rétro (cuisine traditionnelle revisitée, bonne et abordable). On aime bien aussi L’Age de Raisin, toujours dans la rue Berbisey: pour moins de vingt euros, tu choisis entre deux entrées, deux plats, deux desserts. Ça ne laisse pas trop de choix mais les patrons sont amoureux de bons produits (tout juste s’ils ne connaissent pas le petit nom du cochon qu’il y a dans ton assiette) et tu manges comme chez mémé. En plus on y boit de très bons vins pour pas si cher que ça (n’hésite pas à leur demander conseil, tu apprendras plein de trucs).
H comme Halles
Les jours de marché (mardi, jeudi mais seulement sous les Halles, vendredi et samedi matin), c’est toujours sympa d’aller faire un tour. D’abord parce que, pour un peu cher souvent certes, on peut acheter de bonnes choses. Mais aussi et surtout parce qu’il y a la Buvette du marché, là plantée au milieu. C’est un peu Ze Place to be. Ambiance sympa, bons vins… Ouais, t’as vu, on parle beaucoup d’alcool dans cet article. Mais tu viens pas en Bourgogne pour enfiler des perles, hein? Autour, beaucoup de restos (on a mangé à Mucha y a pas longtemps, on n’a pas été déçus) mais c’est très touristique si tu vois ce que je veux dire. Pour boire un coup, il y a la terrasse du Bronx, en mode italo-ricain, qui a ouvert après qu’on ait fait notre top 10 des terrasses mais qui aurait mérité sa place. Pas donné mais pas excessif non plus et bien sympa. Dans le top 10 et pas loin, on avait le Quentin, parce que c’est bien orienté pour prendre le soleil en fin de journée. Et dans la ruelle adjacente, tu trouveras le Chez Nous, un bar d’habitués depuis près d’un siècle. Il en a enterré plus d’un.
I comme Insoupçonnable
Un proverbe typiquement applicable à la région c’est “pour vivre heureux, vivons cachés”. En fait le vin de Bourgogne c’est une grosse grosse industrie et ça fait tourner notre économie. Du coup sur la Côte, y a plein de milliardaires mais tu le sais pas. A Dijon aussi, les murs des grosses propriétés font 12 m de haut et derrière, on trouve parfois de belles surprise. Hésite pas à rentrer dans les cours quand elles sont ouvertes. Au pire tu te feras engueuler mais aux dernières nouvelles, personne n’a sorti le fusil. Certains établissements fonctionnent comme ça: la caric’, c’est le Coin Caché, où les menus sont un peu chers mais où il parait qu’on mange très bien.
Sur le même principe, on a deux-trois endroits sympas. La Maison Millière, l’une des plus vieilles de Dijon, pas loin de la chouette. Un thé et une part de tarte, t’en as vite pour 10 euros mais bon, c’est du bon thé et des bonnes tartes, et tu payes le cadre. A savoir, une très jolie cour intérieure. En moins prout-prout, l’Antre II Mondes est une taverne médiévale, repaire des rôlistes, avec une cour intérieure ombragée qui vaut son pesant d’or. Possibilité de manger (franchement pas dégueu), et aussi de nombreuses “potions” et bières artisanales.
Tu voulais de l’incontournable? Tiens, on n’a pas encore parlé de la Péniche Cancale: amarrée au Port du Canal et ouverte du jeudi au dimanche en général, on lui a décerné le premier prix au top 10 des terrasses et personne n’a contesté. On va citer aussi le Rézo Fêt’art, un bar associatif bien planqué derrière la gare, avec un jardin et une cour, un abri… très agréable, avec souvent des concerts et des soirées. Et puis, un plan signalé par une de nos fidèles Jondinaises, un peu excentré et qu’on n’a toujours pas testé, La Marinette, un bar brasserie où l’on mange bien et qui a aussi sa cour intérieure.
J comme Jondi
Ben oui: « c’est nous qu’on fait l’article » alors on peut se permettre. Jondi, c’est tout simplement le site incontournable si tu veux savoir quoi faire. Concerts, spectacles, vide-greniers, expos, horaires de ciné, sorties nature, rencontres sportives, dans les bars, les boîtes… on répertorie un maximum de choses, au-delà de l’agenda officiel, et au final ça fait un paquet de trucs à faire tous les jours.
K comme Kir
Cet apéro mondialement connu est né à Dijon, il semblerait pour faire passer l’aligoté en l’allongeant d’un tiers de crème de cassis. C’est le chanoine Félix Kir, maire de Dijon de 1945 à 1968, qui lui a donné son nom. Cet homme, dont tu peux découvrir l’adorable accent bien de chez nous (voir à la lettre X) sur la petite perle de vidéo juste en dessous, est aussi à l’origine du lac artificiel qui, en plus de canaliser les crues de l’Ouche, offre une base de loisirs qui célèbre cette année ses “50 berges” (oui, parce qu’à la mairie ils ont de l’humour aussi des fois). On y va pour pique-niquer en fin d’après-midi plus que pour se baigner: on a beau nous assurer de la qualité de l’eau chaque année, on n’aime pas trop sentir la vase en sortant (il y a des douches aussi, tu fais comme tu veux mais on t’aura prévenu).
L comme Libération
La place de la Libération, en face du Palais des ducs (qui abrite notamment les services de la mairie), a été classée en huitième position par Tripadvisor, dans les meilleurs endroits en France pour boire l’apéro. C’est vrai que pour l’avoir connue en mode parking géant, on apprécie la zone piétonne pavée de pierre de Bourgogne, les jets d’eau et la beauté architecturale du lieu. Pour boire un coup pas trop cher, souvent au milieu de touristes étrangers (c’est l’endroit idéal pour écrire ses cartes postales), le Rich’Bar est appréciable. Dans un style un peu plus classe, mais qui ne triche pas non plus, le Café Gourmand n’est pas mal non plus. La rue de la Liberté, piétonne aussi, est une artère incontournable entre la « place de la Lib’ » et la place Darcy. Au milieu, la place François-Rude, que tout le monde appelle place du Bareuzai, est agréable aussi, avec ses murs à colombages, sa fontaine et son inamovible carrousel. C’est sympa aussi en terrasse mais faut pas rester trop longtemps, ça fait vite mal au porte-feuilles.
M comme Musées
Parce que la moutarde, ça va bien cinq minutes (si tu veux tout savoir, on la préfère « à l’ancienne », c’est à dire avec les graines entières dedans, et elle est pas plus mauvaise dans les grandes surfaces qu’ailleurs, elle est même moins salée du point de vue de l’addition). Les musées, à Dijon, c’est gratuit pour tous et toute l’année. Profites-en, c’est nous qu’on paye avec nos impôts. Incontournable, le Musée des beaux-arts (Palais des ducs, toujours) et son tout-beau-tout-refait parcours Moyen-Âge et Renaissance. Avec une riche collection qui ne se cantonne pas à l’art sacré. On y passerait des heures. Tu ne repartiras pas sans avoir vu le faste de la salle des tombeaux, qui montre, s’il en était besoin, que nos ducs de Bourgogne avaient beaucoup de pognon. Pour en savoir plus sur notre histoire, le Musée de la vie bourguignonne te dira tout sur les costume traditionnels du Morvan au XVIIe siècle. Et si tu veux rentrer dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, le musée national Magnin présente des œuvres italiennes, nordiques et surtout françaises de la fin du XVIe à la fin du XIXe.
N comme Nuit
En semaine et en période de vacances universitaires, tu peux vite avoir l’impression que la ville est morte. La vente d’alcool dans les épiceries de nuit est interdite après minuit (y en a qui le font, mais on dira pas qui, on n’est pas des balances) et rares sont les bars qui ont droit à la fermeture tardive (après 2 heures). On peut citer El Berro, ambiance sympa et gay friendly, ou encore, ouvert tout récemment, La Belle Epoque. On n’a pas encore eu l’occasion d’y aller, mais le bruit court que c’est assez sélect. En parlant de sélect, le must en la matière c’est la Jamaïque, là où Patrick Bruel va boire des canons après ses concerts au Zénith, là où les basketteurs de la JDA viennent arroser leur cinquième quart-temps… autant dire qu’il faut montrer patte blanche et carte bleue.
Pour les discothèques c’est assez limité aussi. Généraliste et assez jeune (voire jeune tout court), Le Chat Noir a sa petite réputation. Plus adapté à toutes les générations mais plus excentré, le complexe Le Carré est très spacieux et bénéficie d’une grande terrasse (toujours plus agréable que les salles fumeurs). Le Wooz, gay friendly, est un petit ovni. L’ambiance est parfois glauque, calme, ou complètement folle. Par contre, si t’es fan de gros son électro à l’ancienne, La Centrale, ouverte tout récemment aussi, fait beaucoup parler d’elle dans le milieu.
Pour trouver à manger à Dijon après minuit, ça devient plus compliqué. Déjà, en semaine, si tu veux pas te taper le drive in du Mc Do de Marsannay-la-Côte (ouvert H24), tu oublies. Ou presque: depuis pas longtemps, un burger est ouvert rue Vannerie jusqu’à 5 heures du mat’: pas dégueu, et on l’a pas vu beaucoup avec le rideau tiré. Sinon, souvent jusqu’un peu après la fermeture des bars, le Cool Plus est une alternative fast-food kebab souvent salvatrice. Le week-end, le Chat Gris est là pour « récupérer » la clientèle du Chat Noir à base de pizzas entre autres. Les samedis et dimanches matin, à partir de 5 heures, le Trinidad reprend le relais des boîtes, avec mix et croque-monsieur. Et après ça… il reste bien l’option de toquer au volet d’une boulangerie pour demander ce qu’ils ont (en la matière, celle de la rue Chabot-Charny, tout près de la place Wilson, est très connue des étudiants et pas que. Rue Monge, près de la place Emile-Zola, ça marche aussi des fois).
O comme Œuvres d’art
S’il s’agit d’être incompris pour acquérir le statut de génie, la rue de la Liberté piétonnisée a décroché le jackpot: un tronc qui tourne et un arbre en forme de tête. Le premier a immédiatement été tagué de signes obscènes, genre deux boules, une verge et six poils (effacé depuis, tu t’en doutes), et le second a, malgré les critques, récemment trompé un essaim d’abeilles qu’un apiculteur a ramené chez lui. Ce sont respectivement les oeuvres de Didier Marcel (“Jardin de Poche”) et Gloria Friedmann (“Semper Virens”). On te laisse juge.
P comme Pain d’épices
Une autre de nos spécialités locales. En idée cadeau à rapporter dans un bel emballage, ça peut le faire. La maison Mulot et Petitjean place Bossuet, fondée en 1796, avec sa jolie façade à colombages, est un des lieux incontournables pour tout touriste qui se respecte. En tant qu’indigènes on n’y met pas beaucoup les pieds mais on se doute que ça doit raquer un peu.
Q comme Quartiers
Ici (comme partout en fait), chaque quartier a son état d’esprit. Parmi ceux qui ne sont pas cités dans cet article mais qui le méritent, et sans vouloir non plus t’envoyer à perpet’, le charmant quartier des Antiquaires (pas besoin de te faire un dessin sur le type de commerces majoritaires): côté bonnes adresses, on dirait Little Italy pour la cuisine qui a un goût de Rome (le personnel est majoritairement « importé ») et les produits frais. Attention, tout ça ça a un prix. On aime bien aussi l’Alchimia, un bar-galerie qui expose les jeunes artistes locaux en fonction de leurs coups de cœur (et ils ont souvent bon goût, les bougres) et accueille souvent des musiciens en live ou mix « afterwork » du jeudi soir au samedi. Les prix corrects, le service sympa et surtout, la terrasse-remorque qui a beaucoup fait parler d’elle en font l’intérêt.
Autre quartier, autres mœurs, la rue Jeannin, tirée par deux troquets un peu ouaouaches (mais du coup pas prise de tête du tout), le Point d’Eau et le Vieux Léon juste en face, attire pas mal de monde le soir. Attention en traversant si tu fais du « ping-pong » entre les deux « bars parallèles ». En cas de petit creux, les sandwicheries-kebabs pullulent. S’il ne fallait en garder qu’un, sans hésiter on te dirait le Phénicien, un libanais, pour ses tarifs ultracompétitifs « malgré » des plats qui passent très bien. A se demander comment il vit… Ah si, c’est parce que du coup plein de monde y va.
Enfin, la rue Berbisey, « rue de tous les excès » ou « rue de la soif » peut-on lire régulièrement sur les affichettes de notre quotidien local, vire parfois au joyeux boxon. Le Palais de la Bière, dans le haut de la rue, est un peu cher mais ça passe. Bien situé car dans le prolongement de la rue du Bourg, piétonne et commerçante. Pour le cadre, tu préféreras la cour gothique, classée aux monuments historiques, de l’Autre Entrée, un bar à vins un peu plus bas qui en outre propose une cuisine 100% maison aux prix tranquilles surtout le midi (14,50 pour entrée-plat ou plat-dessert, ouvert le dimanche!). Dans le Berbisey « d’en bas », on trouve plus les rades et un esprit très populaire. Le Crock’Odil pour les soirées foot et les consos pas chères, l’Univers pour les concerts organisés quasi tous les week-ends, pour le baby, les fléchettes et pour l’emblématique Jean-Louis (plus de 30 ans derrière son zinc), le Byron Bay pour le côté plus « branché », le Mac Carthy’s si tu cherches un pub ou encore le Cappuccino, tout au bout, pour la déco, les bonnes bières allemandes, la cochonnaille ou les tartines de fromage et le service aimable à la bonne franquette. Il n’est pas impossible que tu nous y croises (faut dire qu’on a la chance d’habiter pas loin).
R comme République
La place de la République est, au même titre que la place Darcy, au croisement des deux lignes de tram: ça fait beaucoup de monde qui passe. Et au même titre que la place de la Libération, il n’y a pas si longtemps c’était un parking. C’est donc devenu bien agréable en journée. Le soir c’est différent. Pas au point de « craindre » vraiment, mais derrière la place, plusieurs établissements de nuit forment un véritable petit village aux douces vapeurs d’alcool. Dans le quartier, on aime bien le Salsapelpa, un bar à tapas ambiance latino qui peut vite virer à l’ambiance de folie quand le DJ est chaud. A ne pas rater, juste en face du char: Pizza Passion, une pizzeria pas chère qui ne paye pas de mine. Ici c’est Luigi (ça ne s’invente pas) qui enfourne, quand il ne donne pas des cours, et quand tu vois son impressionnant CV (ses diplômes qui recouvrent le mur au fond) tu comprends pourquoi tu ressors d’ici heu-reux.
S comme Saint-Bénigne
Avec ses toits colorés typiquement bourguignons, la cathédrale Saint-Bénigne – plus haut édifice de la ville avec ses 93 mètres – et sa crypte classée (construite en 511) se visitent, bien sûr. L’ancienne abbaye adjacente, qui porte aussi le nom du martyr du IIe siècle, abrite le musée archéologique, que tu peux aussi voir gratuitement, comme tous les musées à Dijon on le rappelle (cf lettre M). Le petit jardin à côté est suffisamment ombragé pour y faire une halte, à moins que tu ne préfères boire une bière: la terrasse du Flannery’s, juste en face, est souvent blindée, squattée par des touristes mais aussi beaucoup de Dijonnais qui ont fait du lieu leur fief. Ça ne trompe pas.
T comme Tour Philippe Le Bon
46 m de haut, 316 marches. Ouf! Et en plus faut payer? On ne va pas se plaindre: 3 euros plein tarif, la moitié pour les étudiants et gratos pour les chômeurs et scolaires, c’est pas non plus une ruine. Surtout que la vue panoramique depuis le centre de Dijon, c’est imprenable. On conseille de le faire plutôt en fin de séjour, c’est toujours plus fun de repérer les endroits qu’on a connus. Encore un bémol, c’est visite guidée obligatoirement et il faut réserver à l’office de tourisme qui n’est pas loin, au 11 rue des Forges, soit en sortant côté jardin ducal, sur la gauche (pas plus de 18 personnes). Mais il y a suffisamment de créneaux, surtout en saison (du mardi au dimanche à 10h30 – 11h15 – 12h00 – 13h45 – 14h30 -15h15 – 16h00 – 16h45 – 17h30, mais aussi, les mercredis et vendredis de juillet et août, en nocturne à 20h30, 21h30 et 22h30). Et au risque de se répéter, la vue vaut le coup.
U comme Université
C’est elle qui rythme les saisons: 30 000 étudiants dans une ville de 160 000 habitants, ça pèse! Et quand ils ne sont plus là (l’été, tout le monde repart dans sa campagne, quand ils ne sont pas en vacances ou en job saisonnier), ça se ressent. Le campus en juillet-août a des airs de désolation, encore qu’il n’est pas rare de voir un feu de camp s’improviser sur les pelouses. Quant au centre-ville, tu remplaces tout ce petit monde par des touristes souvent proches de l’âge de la retraite, et tu comprends vite pourquoi on a une réputation de « ville de vieux ». Rassure-toi, « grâce à » la crise, les gens partent de moins en moins en vacances (et moins longtemps). Et vu qu’il y a des animations prévues par la Ville tout l’été, on trouve encore ici et là des rassemblements festifs.
V comme Vin
Si tu nous demandes notre avis, on ne va pas y aller par quatre chemins: ici, on a les meilleurs vins du monde (oui, rien que ça). La côte viticole entre Dijon et Beaune est parsemée de villages aux noms qui sonnent doux jusqu’à l’autre bout de la planète: Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée… ça te dit quelque chose? Goûte! Tu trouveras un peu partout du chablis (c’est plus au nord, mais ça reste en Bourgogne) ou du petit-chablis, c’est bien pour commencer mais si tu veux monter en gamme, pas mal de bars à vins. On en a déjà cité quelques-uns, mais on sait que les fins connaisseurs se retrouvent aussi Chez Bruno (« bar à vin, bar à jambon ») ou au Dr Wine, qui organise régulièrement des cours de dégustation.
W comme Wilson
Avec son kiosque à l’ancienne et ses jets d’eau, la place Wilson a un certain charme et pourrait être l’un des endroits les plus romantiques de Dijon. Malheureusement, malgré les bancs et pelouses, ça reste un gros rond-point bordé de feux tricolores. Et oublie les bisous sous le kiosque le soir, c’est souvent déjà squatté. Cela dit, ça reste un bon point de départ pour une balade en amoureux, le long des Allées du Parc. Large et ombragée, très prisée des cyclistes et amateurs de footing, la rue – nos « Champs-Elysées » à nous – mène jusqu’au parc de la Colombière.
X comme Imprononçable
Tu remarqueras qu’on a un accent du genre à rouler les R et, qu’on aurait tendance à mettre des accents circonflexes sur à peu près tous les A et les O (voir aussi à la lettre K). La télé made in Paris a beau avoir fait son entrée dans les foyers, ce qui a un peu lissé le truc, nos ancêtres ont laissé des traces. Et il y a des choses qu’on est bien incapables de t’expliquer. Pourquoi le X ne se prononce pas pareil dans Auxerre et Auxonne? Mystère. (Oui, messieurs les commentateurs de foot, on prononce « Ausserre »… par contre, on dit « Auksonne »). Il y a à Dijon une rue d’Auxonne, où l’on trouve notamment la prison et le cimetière tout au bout, donc ça donne pas envie dit comme ça. On conseille toutefois l’Embarcadère, qui est un bar bien sympa où se passent pas mal d’événements, et le Bistrot de la Scène qui, bien qu’un peu excentré, vaut le détour les soirs de spectacles (voir la programmation sur Jondi).
Y comme Youpi!
Cet abécédaire touche à sa fin. Et comme on n’a ni Yéti, ni une grosse communauté yéménite, comme déjà le X était un peu tiré par les cheveux, le Y ce sera youpi.
Z comme Zola
Emile Zola n’a rien de dijonnais, sinon une place qui porte son nom mais elle vaut le coup. Bordée de nombreux bars et restos qui déploient leurs terrasses sous les arbres, les établissements y ont souvent un nom se référant à l’écrivain ou son œuvre: Le Germinal (spécialité cuisses de grenouilles), L’Assommoir Tome II (un bar bien sympa où tu risques de nous croiser avec un sérieux à la main, mais ils ont aussi de bons vins), L’Emile Brochette (avec la fameuse « potence » qui comblera tes instincts carnassiers pour une somme modique), Les Moules Zola (sympa, mais no offense, tu viens pas à Dijon pour manger des moules, ou bien?)… Rien à voir avec l’écrivain non plus, mais en fin d’après-midi pour prendre le soleil en buvant un canon en terrasse, les Aviateurs pratiquent des prix plus que convenables. Du coup c’est plus un bar de quartier, qui a la particularité de servir des doses de picon ahurissantes dans la bière.
Réagissez à cet article
Super abécédaire plein de bonnes connues et d’autres à découvrir; mais pensez à retirer Le Capuccino de la rubrique Quartier …
Ca me rend trop triste de penser à cette porte close !!!
RAPH REVIENS VITE TU NOUS MANQUE !!!
Salut l’équipe de Jondi,comment bien parler de Dijon en toute simplicité
Cordialement
Vous allez rire, pour le O…. Sur cette nouvelle place en construction, devant le théâtre, là où on nous promettait un truc convivial qui attire les gens, là où certains rêvaient d’une scène à l’année, voire d’une ptite pataugeoire cool à ciel ouvert, on va avoir droit à…. tatatsan…. Une nouvelle oeuvre d’art… Ouiouioui… Ca va encore vaaachement attirer le Chaland et la convivialité ce truc-là…. On peut déjà commencer à lancer les paris tiens, vu les deux précédentes, je dirais que cette fois on va nous conceptualiser des racines au prix de diamants? Ou un pot de moutarde ouais, tiens… un gros pot de moutarde avec un duc le chevauchant, ce serait très dijonnais ça….